Le Méta

Le Méta

Centre Dramatique National Poitiers Nouvelle-Aquitaine

03 Mai

Lettres à Elise

Début août 1914, Jean Martin, l’instituteur d’un petit village auvergnat, doit partir à la
guerre. Il quitte son épouse, Élise, et leurs deux enfants, Camille et Arthur. Les choses commencent bien : il retrouve à la caserne les amis avec lesquels il a fait son service militaire.
À défaut d’enthousiasme, ils se réchauffent de camaraderie.
Le soir, il adresse une première lettre à Élise. Elle lui répond.
Et bientôt, à travers leurs courriers, se raconte leur histoire, le comique et le tragique des années de guerre, de l’amour à la révolte, du désespoir à la tendresse.

Lettres à Elise s’intéresse à celles et ceux qui vivent la Grande Guerre dans leur chair et dans leur sang, c’est le lieu de rencontre de deux mondes qui s’éloignent à mesure que le conflit se prolonge : l’avant, le front guerrier, et l’arrière, le front ménager.
La pièce ne se veut pas une vitrine de 14-18, c’est juste une lueur venue de ce qui s’est passé hier – et l’amour à mort partout. C’est ouvert sur des tas d’images, ça broie dans le dedans, pan ! avec un air de ne pas savoir où ça vous emmène et qui tient bon la mesure. On y est comme des petites madeleines, à éponger, éponger, et se laisser perler.

Le but, c’est de dissoudre la forme épistolaire dans le chaudron d’un théâtre
de tréteaux avec ses trucs et ficelles : ouvrir la montre, la démonter, la remonter, la voir tourner à l’envers. Elle n’en sera que plus insolite, comme toute chose ordinaire.
Si l’on peut dire que les mauvaises nouvelles des journaux télévisés sont là pour vendre les bonnes nouvelles de la publicité, on peut aussi dire que les tragédies sont là pour affirmer haut et fort que nous avons des raisons d’avoir foi en la femme
et en l’homme. Une phrase attribuée à Jules César m’obsède : « Il est impossible de
ne pas devenir ce que les gens pensent que l’on est. » C’est là que commence le travail du théâtre pour lutter contre cette terrible condamnation, contre le scepticisme et le cynisme qui nous font croire qu’il ne faut pas prendre au sérieux les rêves, en temps de paix comme de guerre.

Yves Beaunesne


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